samedi 31 mars 2012

Uniformément beaux


En ce début d’année, nous nous sentons en effet uniformément beaux.

Comme dans bien d’autres parties du monde en Amérique Latine, l’uniforme est de mise dans toutes les écoles, privées ou publiques. Ainsi, ce sont des enfants uniformément bien habillés, peignées et nattées (pour les filles) que nous voyons arrivés dans nos classes le matin. Il en va de même à l’escuela especial de Claire. L’uniforme a le gros, l’énorme avantage de gommer une grande partie des disparités sociales. A Manchay, on retrouve à un moindre degré les mêmes disparités que dans le reste du Pérou. Par ailleurs, cet uniforme a des vertus « éducatives ». En effet on se doit d’économiser, de respecter et de maintenir en bon état son uniforme. Mais aussi (malheureusement ou heureusement ?), l’uniforme en gommant les différences, nous fait largement oublier la simplicité, voire la précarité dans laquelle vivent parfois nos petits élèves.


Louis et Claire sont en bleu clair et bleu marine avec en prime pour Claire le petit tablier (« le déguisement de maîtresse », comme dit Julien). Grâce à sa seyante petite chemise bleu rayée de blanc Claire sait désormais comment on dit en chinois « ce tissu complètement synthétique, par temps chaud et humide peut vous gratter très fort et vous faire transpirer un truc de maboule », peut-on considérer ce polyglottisme comme un des fruits de la mission ? La question demeure !

Le tablier n’étant pas du tout du goût de Serge, son école lui a trouvé un magnifique polo d’un bleu céleste avec l’écusson de son école - force est de constater qu’il lui va très bien (les sabots verts, c’est juste pour la photo !). Malheureusement, au petit jeu de l’uniforme, on ne gagne pas à tous les coups ! Ainsi notre petit Julien arbore très fièrement un magnifique tee-shirt jaune canari ainsi qu’un demi-jogging marron élégamment rehaussé de bandelettes jaunes sur les côtés. En effet le "demi-jogging" est un jogging dont on a coupé les jambes au niveau des genoux. « Pourquoi (tant de haine) ? » nous direz-vous, eh bien en ce beau mois de mars, il fait encore une petite trentaine de degrés la journée, ainsi d’une part nos chers petits n’ont pas trop chaud aujourd’hui et d’autre part n’auront pas froid en hiver lorsqu’ils mettront le deuxième jogging complet cette fois qui n’aura pas été abimé pendant l’été. Maintenant, la question à mille soles dont nous n'avons d’ailleurs pas la réponse est : « Mais que font-ils des demi-jambes ? ». Des moufles, des protège-cahiers, des cache-pots… le mystère reste entier !!

jeudi 8 mars 2012

A l'école tu iras...

Voilà les vacances sont finies, on range les châteaux de sable, taille les chaussures, cire les crayons, on colle les réveils et on remonte les étiquettes… Après deux mois bien remplis, nous reprenons le chemin des écoles !
Passage obligé chez le coiffeur pour nos trois garçons, Claire de son côté préfère garder sa grosse crinière bien crépue… Achat des uniformes, des chaussures… on cherche ce satané double fond dans nos porte-monnaie tout en se demandant comment, mais comment font les Manchaynos pour s’acquitter de tous ces frais de scolarité.

Julien est très content de retrouver son école à notre grande surprise (et soulagement), sa maîtresse (toujours la même) aussi qui le trouve transformé !! Dans la classe des quatre ans, il y a trente-six élèves… Julien attend son petit uniforme avec impatience et nous aussi, les deux étés que nous avons connus sont venus à bout des tee-shirts, shorts et sandales qui s’en vont dans tous les sens ! (comme la photo d'ailleurs)
 


Louis de son côté était fin prêt pour atterrir en segundo grado E. Vêtu de son petit uniforme de commandant de bord, c’est avec joie qu’il s’est rendu à sa première formación lundi matin. En aucun cas effrayé par le nombre d’élèves ou même le chahut général dans lequel se fait la rentrée, Louis suit gentiment Maman qui court partout et essaye en vain de savoir dans quelle classe on a bien pu mettre son gringito !


















Une semaine avant la rentrée, nous nous étions rendus au collège pour en savoir un peu plus sur l’inscription de Louis et le travail de Claire. Tout le collège était sans-dessus dessous, un étage supplémentaire certes, mais des salles sans toit, sans fenêtre, sans porte… Nous avions croisé un Padre Jose très confiant, nous assurant que tout serait prêt pour la rentrée… A l’impossible nul n’est tenu et nous l’avons bien compris quand nous avons vu que Louis serait justement dans une de ces classes… Bon ne soyons pas trop pessimistes, il y a quand même un toit et les travaux devraient tout de même se terminer…
Serge a repris le (court) chemin vers sa petite école, plein de bonnes résolutions et intentions. Pour preuve cette année commence en chantant « one green bottle ‘s standing on the wall… ». Beaucoup de changements également au niveau du personnel encadrant mais toujours pas de petit tablier à sa taille, quelle déception…

Claire a commencé en douceur puisque toutes les écoles commencent par un temps d’adaptation (le temps de mettre un tableau dans la classe, trouver une chaise et une table pour tout le monde par exemple). Ses horaires et ses classes ont beaucoup changé, apparemment elle va avoir beaucoup plus d’élèves du secondaire que l’année dernière… passer un peu moins de temps à l’escuela especial… bref on s’adapte ! La grande nouveauté c’est quand même que cette année elle va pouvoir porter les couleurs de son école !! Que bueno ! (pour les photos à l'envers, si quelqu'un à la solution...)
Enfin pour bien commencer cette année, la famille Fidesco, s'est agrandie d'une petite merveille au prénom non moins merveilleux. Bienvenida ClaRA et bravo Marie et Guillermo !



Du côté de Manchay, un petit nouveau que Julien a prénommé Mozart puis César alors même que nous pensions à tort qu'il s'agissait d'une chatte (on a l'esprit large), qui lui aussi s'adapte bien aux conditions de la mission... souvenez-vous de Julien dans sa "baignoire"...



mercredi 7 mars 2012

Y por fin!


Enfin elle est arrivée ! Nous comptions les jours, les heures puis les secondes et pour finir elle était là, chargée tel Bardamu d’une quantité incroyable de bonnes et belles choses !
Le temps d’un pisco sour à Manchay et hop nous sommes partis sur les routes du grand Sud péruvien, vers Arequipa la ciudad blanca.  Au réveil, nous découvrons, entourée du majesteux Misti et du Chachani, cette ville vaste,très colorée et accrochée à la montagne. Le temps de s’installer chez nos Aréquipéniens préférés (les Fombelle) partis eux dans le grand Nord et nous partons à la rencontre de ce nouvel univers, si propre, si calme, si beau… Après la visite de l’extraordinaire couvent de Santa Catalina, l’achat de bonnets péruviens (…), nous avons retrouvé Mathilde (Huaycan) et sa famille pour une balade à cheval sur les hauteurs d’Arequipa. Mathilde et les siens revenaient d’un périple humide autour de Cuzco et du lac Titicaca où ils ont croisé les Saint-Bonnet… Le monde est mon huître décidément… Quelques images d’Arequipa sauront mieux vous expliquer la douce atmosphère qui règne dans cette ville.
Nous avons délaissé notre belle cité pour découvrir le canyon du Colca et nous ne l’avons pas regretté. Plus hautes que le mont Blanc, plus impressionnantes que les montagnes russes, nous passons d’un sommet à l’autre, d’un décor à l’autre, d’un climat à l’autre avec émerveillement.
Après avoir déposé nos valises dans notre hôtel, nous sommes partis visiter la petite ville voisine Chivay, découvert son beau marché (Coralie a bien résisté!) et participé aux festivités du carnaval et notamment l’installation (épique) de l’eucalyptus sur la plaza des armas. Rien de tel qu’un petit sauna et jacuzzi pour se remettre de nos émotions. Le lendemain le soleil brille, le ciel est bleu, la montagne verte et nous partons à la rencontre des condors du Colca. Sur la route un petit arrêt (la route est en train d’être remblayée) à Maca, le temps d’admirer leur belle église et d’acheter de fabuleux lances pierre à un sol ! Les condors sont rares mais le canyon est impressionnant et incroyablement bien préservé.
Pour les fans, encore des photos…


Le temps d’un gros coup de soleil et d’un « sublime » (chocolat péruvien à la cacahuète) sur la plaza des armas de Cabanaconde et nous reprenons la route en sens inverse vers Arequipa où nous sommes joyeusement attendus pour dîner par les petits Fombelle tout bronzés et reposés !
Enfin, nous reprenons le bus pour rentrer sur Lima, Louis et Julien regardent les Pitufos pour la 20ème fois (c’est mieux que Volte-Face avec Cage et Travolta…).
Ô surprise, Ô joie, notre maison est intacte, les pièges à fourmis plein de bonne chimie française (merci Papa et Maman) fonctionnent à merveille ! Déjà nous devons nous atteler à la préparation de la rentrée, fournitures, uniformes, horaires…
Notre dernière semaine avec Coralie s’achève avec l’anniversaire de son petit fillot, comme promis un goûter rouge et vert, un gâteau aussi beau que succulent, une course d’escargots (mous du g’nou), une chasse au trésor,  la pêche à la ligne et los regalos !!! Notre petit Julien est bien content de tout ce petit monde autour de lui et de tous les cadeaux qu’il a reçus !
Nous raccompagnons Coralie en passant par Barranco (sans pisco sour) et Miraflores, les enfants sont à la fois très excités et un peu tristes de ne pas repartir en France…
Pour ceux qui ont encore un peu de courage…  et de temps ! Quelques photos de ces ultimes bons moments avant la rentrée !