Une fois de plus nous avons décidé de tout oublier en la casa de León… Nous avons goûté à l’immense luxe d’avoir le
Pacifique pour nous tout seuls (ou quasi) à Tres Puntas. Nous avons tout oublié
et perfectionné notre art de ne rien faire en mangeant des langoustes et en
sirotant des pisco sour ou sa
variante intéressante (à laquelle nous avons converti Léon !), le chilcano. Chaque fois il est plus
difficile de quitter ce paradis et ses anges, ce lieu résolument hors du temps
où tout n’est que désordre et beauté…
Un petit résumé en images avec pour vous chers amis, du ciel
bien bleu (mais si, souvenez-vous!) et une mer bien chaude (non, ça vous
connaissez pas !). Sachez que nous assumons complètement le côté
« Mais qui sont ces garçons tout bronzés » (inoubliable chanson
interprétée avec ferveur par Line Renaud) et cette outrancière opération de com’ de la famille
Bonnet…
Cette fois, nous avons réussi à nous « animer »,
poussés par León, pour
un petit tour du côté de la forêt intérieure, selva tropicale proche de Tumbès
et à nous décoller de la plage où on est pourtant si bien ! Léon nous
annonce un petit tour, vu que avec « les enanos, ça va être compliqué… » (ndlr : genre… et le Waina Picchu, ils l’ont pas grimpé à
cloche-pied les mains dans le dos peut-être !!), « j’ai pris le petit
parcours d’une demi-heure mais ça va être sympa, au bout, il y a une
cascade ». Bon, une cascade, ça vaut bien un départ à 6h du mat’, deux
heures de camion tape-c… et un petit crochet pour aller chercher nos deux
guides qui à eux deux cumulent quand même pas loin de 160 printemps (et hivers).
On rajoute une bonne heure de piste en pleine forêt et hop nous voilà à bon
port, frais comme des gardons et sur-équipés (Louis avait un bandana rouge),
prêts à ne faire qu’une bouchée de cette selva miniature ! Virgile, notre
auguste guide prend les devants et nous raconte les arbres, les oiseaux, les
animaux que l’on peut rencontrer (on ne va en voir aucun !) et nos deux
schtroumfs suivent la cadence, Louis posant au guide environ une question toute
les minutes… Une demi-heure passe, une heure, une heure et demi (tiens, c’est
une grosse demi-heure…), tout cela au milieu de la forêt qui ressemble quand
même pas mal à la jungle avec ses lianes, ses plantes qui piquent et te
rebondissent dans l’œil… (notre guide n’est pas un fou de la machette !!).
Bref, voilà deux heures que l’on marche d’un bon pas et nous voilà arrivés à un
bras de rivière plus ou moins à sec. L’endroit est désert à part quelques
vaches faméliques et de splendides papillons oranges, bleus (ces beaux morphos
habituellement encadrés volaient ici par dizaine en liberté), de minuscules
grenouilles et bien sûr quelques beaux spécimens d’araignées, mygales et autres
réjouissances de la même taille. Passé ce petit bras asséché, nous remontons
dans la forêt pour une bonne demi-heure (en montée cette fois) et nous arrivons
à un autre bras de rivière un peu moins à sec où nous trempons nos chaussures
en moins de deux ! Nous marchons une autre « demi-heure » (c’est
le thème de la journée en même temps) et là notre guide se met en maillot de
bain, nous expliquant qu’il reste « cinq minutes » de marches avec
des passages dans l’eau puis la cascade. Une demi-heure après, nous continuons
sur la rivière asséchée jusqu’à un défilé rocheux où là pour de vrai, il faut
nager ! Cette fois nous laissons une partie de nos affaires pour continuer
en maillot de bain l’aventure. León sort sa corde, les garçons enlèvent leur
chaussures, (grave erreur, le guide a dit « encore cinq minutes et on y
est») et on escalade, rampe, grimpe, se hisse et progresse péniblement, sac sur
la tête, Julien sur le dos jusqu’à ce qu’une demi-heure plus tard nous
arrivions enfin à une belle cascade et sa chouette piscine ! Le temps d’un
(ou deux, ou cinquante pour Louis) plongeon et de quelques méditations sur le
temps qui ne suspend pas son vol et nous devons prendre le chemin du retour si
nous voulons arriver avant la nuit… On retrouve, les rochers, les araignées, la
corde… Louis et Julien semblent inoxydables et rebondissent allègrement sur les
rochers. Claire gratifie son public de quelques chutes mémorables et très
comiques ! Les parents commencent un peu à fatiguer, les pieds de Serge
vont-ils un jour reprendre leur couleur naturelle… Le retour est plus
silencieux et concentré, finalement Julien finit sur les épaules de son père,
Louis en tête avec León, imite le bruit du coucou (ou autre bébête à plumes) de
mieux en mieux et nous retrouvons le camion pour trois heures de manège. Il
faut moins de 5 minutes à Julien pour s’endormir malgré les cahots, Louis tient
à ce que l’on fasse une fogata (feu
de camp) sur la plage en rentrant (gloups ! nous on est mort…).
Heureusement toutes les bonnes journées aussi ont une fin et Louis aussi finit
par s’endormir ! Arrivés à bon port vers 21 heures, une journée
d’enfer !! Gracias León !